Cette étude nationale permet d'estimer certains paramètres démographiques d'une part et de fournir des informations sur les attitudes et pratiques de la planification familiale chez les femmes burundaises et leurs maris, et sur la santé de la mère et de l'enfant. Les objectifs de l'enquête sont les suivants: Etudier les niveaux et les déterminants de la fécondité; Etudier la connaissance et l'utilisation des méthodes contraceptives et les attitudes envers la planification familiale chez les femmes et leurs maris; Etudier les niveaux et les causes de la mortalité infantile dont la connaissance est vitale pour une meilleure action sanitaire dans ce domaine; Etudier les différents aspects liés à la santé des enfants dont l'étude de la prévalence et du traitement de la diarrhée ainsi que l'état nutritionnel des enfants agés de moins de trois ans par le biais des mesures anthropométriques; Fournir aux responsables et administrateurs des programmes de population et de santé au Burundi des données de base actualisées et de qualité sur la fécondité, la mortalité, la planification familiale et la santé. Les conclusions principales sont présentées ci-après: La fécondité au Burundi est très élevée et, au niveau national, elle ne semble pas être en baisse: la somme des naissances r6duites est de 6,8 enfants chez les femmes de 15-44 ans, et la descendance atteinte par les femmes 40-49 ans est de 6,9 enfants. Une baisse de la fécondité s'est amorcée seulement chez deux groupes de femmes qui constituent de très faibles proportions des femmes aux âges féconds: les femmes urbaines et les femmes qui ont atteint le niveau d'éducation secondaire. Le mariage quasi-universel contribue au haut niveau de la fécondité: 92 pour cent des femmes s'étaient mariées avant l'âge de 25 ans, et 83 pour cent des femmes de 25-49 ans étaient en union au moment de l'enquête. Pourtant, l'âge au premier mariage (médiane 19,5 ans) n'est pas précoce par rapport à d'autres pays en Afrique au sud du Sahara. L'âge au premier mariage semble, aussi, être en hausse chez les jeunes générations (femmes de 15-24 ans). La durée très longue de l'allaitement (médiane de 24 mois) et la longue durée d'aménorrhée qui en résulte (médiane de 18 mois), constituent le seul élément qui tend à contenir la fécondité maritale. La période d'abstinence post-partum est très courte (médiane de 1 mois) et l'utilisation de la contraception est pratiquement inexistante. (taux de prévalence pour les méthodes modernes de 1 pour cent). Néanmoins, il y a des indications que la population burundaise pourrait être bien disposée à la planification familiale, aussi bien pour la limitation que pour l'espacement des naissances. La connaissance des méthodes contraceptives est assez répandue: 70 pour cent de l'ensemble des femmes et 92 pour cent des maris connaissent au moins une méthode. En ce qui concerne la mortalité des enfants, le quotient 5q0 durant la période de 1982-86 était de 152 pour mille. La mortalité infantile (75 pour mille) est relativement faible par rapport à la mortalité de 1 à 4 ans (83 pour mille). La mortalité des enfants semble être en baisse: le quotient 5q0 6tait de plus de 200 pour mille pour les périodes plus éloignées de l'enquête (1972-76:224 pour mille; 1977-81: 234 pour mille). Concernant la santé de la mère, l'enquête a montré que la grande majorité des femmes (79 pour cent) ont bénéficié d'une visite prénatale à un service sanitaire pour les naissances des cinq dernières années, mais que très peu d'accouchements (19 pour cent) se sont faits avec l'aide d'un médecin ou d'un autre personnel médical qualifié. L'enquête a collect6 également des données sur la couverture vaccinale au Burundi. Les deux tiers des enfants de 12-23 mois ont des carnets de santé que l'enquêtrice a vus plus de la moitié (58 pour cent) de ces enfants ayant des carnets ont été vaccinés contre toutes les maladies: BCG, Polio, DTCoq et Rougeole. Enfin, I'EDS a permis l'analyse des mesures anthropométriques pour les enfants de 3 à 36 mois des femmes enquêtées. Les indices étudiés sont: le poids-pour-taille, la taille-pour-âge et le poids-pour-âge. La dénutrition chronique modérée à sévère est très prévalente: presque la moitié des enfants de 3 à 36 mois sont concernés par ce type de malnutrition. Par contre, la dénutrition aigüe modérée à sévère est peu prévalente.