Madagascar - Enquête Démographique et de Santé 1997
L'Enquête Démographique et de Santé à Madagascar (EDS 1997) est une enquête nationale par sondage. Elle a été exécutée par la Direction de la Démographie et des Statistiques Sociales de l'Institut National de la Statistique. Au cours de l'enquête, réalisée de septembre à décembre 1997, 7 060 femmes âgées de 15-49 ans ont été interviewées avec succès. L'objectif de l'EDS est de recueillir des données au niveau national permettant de : connaître les niveaux et tendances de la fécondité et de la mortalité infantile et juvénile ainsi que les facteurs déterminant leur évolution. Les indicateurs obtenus aideront les planificateurs et autres responsables à élaborer des plans et une stratégie de développement économique et social; déterminer les niveaux de connaissance et d'utilisation des moyens contraceptifs et estimer la pratique potentielle future. Obtenir des informations sur le nombre idéal d'enfants et sur l'attitude vis-à-vis de la planification familiale; recueillir des données détaillées sur la santé de la mère et de l'enfant : soins prénatals et assistance à l'accouchement, allaitement, supplémentation en vitamine A, couverture vaccinale, prévalence de l'anémie, prévalence et traitement de la diarrhée et d'autres maladies chez les moins de 3 ans; déterminer l'état nutritionnel des mères et des enfants de moins de 3 ans au moyen de mesures anthropométriques (poids et taille); recueillir des données détaillées sur la connaissance, les opinions et attitudes des femmes vis-à-vis des Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) et du sida; mesurer le niveau de mortalité maternelle au niveau national; contribuer au développement des capacités et ressources nécessaires à la réalisation périodique d'enquêtes démographiques et de santé. En outre, faisant partie d'un vaste programme international, les données seront insérées dans une base de données utilisables par les organismes et les chercheurs qui s'intéressent aux problèmes de population et de santé dans le monde entier. RESULTATS Près de la moitié de la population (46 %) est composée de jeunes de moins de 15 ans, alors que les moins de 5 ans en représentent 18 %. Une femme de 15-49 ans sur cinq (21 %) et un homme de 15-59 ans sur cinq (19 %) sont sans instruction. Quel que soit le sexe, plus de la moitié des jeunes de 6-15 ans ont fréquenté l'école, et le taux de fréquentation est plus élevé en milieu urbain (74 %) qu'en milieu rural (50 %). La fécondité reste très élevée à Madagascar. Avec les niveaux actuels de fécondité, les femmes malgaches donneront naissance, en moyenne, à 6,0 enfants durant leur vie féconde. Cette fécondité a peu changé ces dernières années et se caractérise par une forte précocité. Presque deux tiers des femmes de 15-49 ans (63 %) sont en union, soit mariées, soit vivant en union consensuelle, alors que près du quart des femmes de 15-49 ans (23 %) sont encore célibataires. La proportion des célibataires diminue très rapidement avec l'âge, passant de 66 % chez les femmes de 15-19 ans à 6 % chez celles de 35-39 ans et à 1 % chez celles de 45-49 ans. L'activité sexuelle débute relativement tôt: à 15 ans, une femme sur cinq (20 %) a déjà eu un premier rapport sexuel. À l'âge de 18 ans, la proportion passe à 63 %. À 25 ans, c'est la quasi-totalité des femmes (92 %) qui ont eu leurs premiers rapports sexuels. Parmi les femmes actuellement en union, 37 % ont déclaré ne plus vouloir d'enfant et 32 % désirent espacer leurs naissances, c'est-à-dire veulent attendre au moins deux ans avant d'avoir un autre enfant. Si 84 % des femmes sans enfant manifestent le désir de donner naissance à un enfant, cette proportion passe à 33 % chez celles qui ont déjà un enfant et à 6 % chez celles qui ont déjà six enfants ou plus. Le nombre idéal d'enfants pour l'ensemble des femmes est de 5,3, et celui déclaré par les femmes en union est de 5,7 enfants. Si toutes les naissances non désirées étaient évitées, la fécondité totale des femmes (5,2 enfants) serait inférieure de près d'un enfant à la fécondité réelle (6,0 enfants). Parmi l'ensemble des femmes interrogées, près de sept sur dix ont déclaré connaître au moins une méthode moderne de contraception. Les méthodes les plus connues sont l'injection (57 %), la pilule (53 %) et le condom (50 %). Une amélioration du niveau de connaissance de la contraception moderne est observée entre 1992 et 1997, passant de 57 % à 68 %. Chez les femmes en union, 31 % ont déjà utilisé, au moins, une méthode contraceptive à un moment quelconque de leur vie, dont 17 % une méthode moderne. Au moment de l'enquête, 19 % des femmes en union utilisaient une méthode, dont 10 % une méthode moderne. Les deux tiers des femmes sont favorables à l'utilisation des média pour la diffusion d'informations sur la contraception. Cependant, plus des trois quarts des femmes ont déclaré n'avoir entendu, ni à la radio, ni à la télévision, aucun message relatif à la planification familiale durant le mois précédant l'enquête. Parmi les femmes en union et non-utilisatrices de la contraception au moment de l'enquête, 45 % ont manifesté leur intention d'utiliser une méthode dans l'avenir. Plus du quart des femmes en union (26 %) ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale, soit pour la limitation (12 %), soit pour l'espacement des naissances (14 %). Si les femmes en union arrivaient à satisfaire leurs besoins en matière de contraception, la prévalence contraceptive pourrait atteindre 45 %. Pour plus des trois quarts des naissances survenues au cours des trois années ayant précédé l'enquête, les mères se sont rendues en consultation prénatale auprès d'un professionnel de la santé. En outre, dans un cas sur deux, les mères ont reçu, au moins, une injection antitétanique pendant la grossesse. Les accouchements à domicile (65 %) sont à peu près deux fois plus fréquents que les accouchements dans des établissements sanitaires (34 %). Moins de la moitié des naissances (47 %) ont été assistées par du personnel qualifié-soit un médecin, soit une infirmière, soit une sage-femme-lors de l'accouchement. Le reste des naissances ont été assistées par des personnes non qualifiées, principalement des accoucheuses traditionnelles (39 %) et des parents ou amis (12 %). Selon les carnets de vaccination et les déclarations des mères, seulement 36 % des enfants ont reçu tous les vaccins recommandés par le Programme Élargi de Vaccination (PEV) : BCG, trois doses de polio et de DTCoq, et rougeole. À l'inverse, un enfant sur cinq (20 %) n'a reçu aucune de ces vaccinations. Un peu moins de la moitié des enfants de 12-23 mois ont reçu les trois doses réglementaires du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO), du vaccin DTCoq et du vaccin contre la rougeole. De plus, 66 % des enfants ont reçu le BCG. Seulement 31 % des enfants de 12 à 35 mois ont reçu tous les vaccins avant l'âge d'un an. Quarante cinq pour cent des enfants ont reçu la troisième dose de DTCoq et du vaccin antipoliomyélitique, 40 % ont reçu le vaccin contre la rougeole et 65 % ont reçu le BCG avant l'âge d'un an. Plus du quart des enfants de moins de trois ans (27 %) ont eu, au moins, un épisode diarrhéique au cours des deux semaines ayant précédé l'enquête et, dans 4 % des cas, la diarrhée était accompagnée de sang. Parmi les enfants ayant eu la diarrhée, 40 % ont été menés dans un établissement de santé, 23 % ont reçu des sachets de SRO et 1 % ont reçu une solution d'eau, de sel et de sucre préparée à la maison. Alors que, dans l'ensemble, 63 % des enfants ont reçu davantage de liquides au cours des épisodes diarrhéiques, plus du tiers (34 %) n'ont bénéficié d'aucune thérapie de réhydratation. La quasi-totalité des enfants malgaches nés dans les trois années ayant précédé l'enquête ont été allaités (97 %). Un tiers des enfants sont mis au sein dès la première heure et plus des trois quarts dans les 24 heures après la naissance. La durée médiane de l'allaitement est de 20,7 mois. Presque la moitié des enfants de moins de 3 ans (48 %) souffrent d'un retard de croissance, c'est-àdire qu'ils ont une taille trop petite par rapport à leur âge. Près d'un enfant sur cinq présente un retard de croissance de forme sévère. Le retard de croissance approche les deux tiers chez les enfants âgés de 12 à 23 mois. Sept pour cent des enfants de moins de trois ans sont émaciés, c'est-à-dire qu'ils sont trop maigres par rapport à leur taille. Le groupe d'âges le plus touché est celui des 12-23 mois (12 %). La proportion d'enfants émaciés est plus faible en ville (5 %) qu'en milieu rural (8 %). La taille moyenne des femmes malgaches est de 153,0 centimètres et se situe au-dessus du seuil critique (entre 140 et 150 centimètres selon les populations) en-deça duquel une femme peut être considérée à risque. En moyenne, les femmes malgaches ont un Indice de Masse Corporelle de 20,4. Une femme sur cinq a un IMC inférieur à 18,5 et peut donc être considérée comme atteinte de malnutrition aiguë. Quarante deux pour cent des mères sont atteintes d'anémie : 30 % sous forme légère, 11 % sous forme modérée et 1 % sous forme sévère. Le risque d'anémie est beaucoup plus important chez les femmes enceintes-22 % d'entre elles sont atteintes d'anémie modérée ou sévère-que chez les femmes qui ne le sont pas (10 %). Les deux tiers des enfants de moins de trois ans sont atteints d'anémie : 18 % d'anémie légère, 42 % d'anémie modérée et 7 % d'anémie sévère. La mortalité des enfants reste toujours très élevée à Madagascar. Cependant, elle a connuune baisse, bien que très modeste, au cours des quinze dernières années. Durant la période la plus récente (0-4 ans avant l'enquête), sur 1000 enfants nés vivants, 96 sont décédés avant l'âge d'un an ; sur 1 000 enfants survivants au premier anniversaire, 70 sont décédés avant d'atteindre l'âge de cinq ans. Globalement, sur 1000 enfants vivants à la naissance, 159, ou un enfant sur six, décèdent avant leur cinquième anniversaire. La mortalité maternelle est également élevée à Madagascar. Pour la période 1990-1997, parmi les décès de femmes âgées de 15-49 ans, près d'un sur quatre était associé à la grossesse, à l'accouchement ou à ses suites. Pour la même période, le taux de mortalité maternelle est estimé à 488 décès pour 100000 naissances vivantes. Avec ce niveau de mortalité, une femme sur 33 court le risque de décéder pour cause maternelle pendant les âges de procréation. Dans l'ensemble, 54 % des femmes interrogées ont déjà entendu parler d'au moins une maladie sexuellement transmissible (MST). Le sida est la maladie la plus citée (43 % des femmes l'ont cité), devançant la blennorragie, aussi connue sous le nom de gonorrhée (citée par 25 %), et la syphilis ou vérole (citée par 22 % des femmes). Quand interrogées sur la connaissance du SIDA, 69 % des femmes ont déclaré avoir déjà entendu parler de cette maladie, mais 30 % d'entre elles pensent qu'il n'existe aucun moyen de l'éviter et 39 % ne savent pas comment l'éviter. Deux pour cent des femmes ont déclaré avoir déjà contracté au moins une MST dans les 12 mois ayant précédé l'enquête. La blennorragie semble être la MST la plus répandue.
Data and Resources
Additional Info
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Author | Institut National de la Statistique (INSTAT), Direction de la Démographie et des Statistique Sociales |
Last Updated | May 21, 2020, 11:59 (UTC) |
Created | March 16, 2020, 15:58 (UTC) |
Release Year | 2012-08-08 14:35:57 |