Rwanda - Enquête Démographique et de Santé Rwanda 2005

L'EDSR-III vient après celles menées successivement en 1992 et en 2000 et s'intègre dans un vaste programme mondial d'Enquêtes sociodémographiques et sanitaires menées depuis le milieu des années 1980 dans les pays en développement. Au total, 10644 ménages ont été sélectionnés pour l'EDSR-III et, parmi eux, 10307 ménages ont été identifiés au moment de l'enquête. Parmi ces 10307 ménages, 10272 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de presque 100 %. À l'intérieur des 10272 ménages enquêtés, 11539 femmes âgées de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l'enquête individuelle, et pour 11321 d'entre elles, l'interview a pu être menée à bien. Le taux de réponse s'établit donc à 98 % pour les interviews auprès des femmes. L'enquête homme a été réalisée dans un ménage sur deux : au total 4959 hommes de 15-59 ans ont été identifiés dans les ménages du sous-échantillon. Parmi ces 4959 hommes devant être interviewés individuellement, 4 820 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 97 %. L'EDSR-III a pour objectifs principaux de : recueillir des données à l'échelle nationale qui permettent de calculer des taux démographiques essentiels, plus particulièrement les taux de fécondité et de mortalité infantile et infanto-juvénile et d'analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent le niveau et la tendance de la fécondité et de la mortalité infanto-juvénile ; mesurer les niveaux de connaissance et de pratique contraceptive des femmes et des hommes ; recueillir des données sur la santé familiale : vaccination, prévalence et traitement de la diarrhée, des Infections des Voies Respiratoires Aiguës (IRA) et de la fièvre chez les enfants de moins de cinq ans, visites prénatales et assistance à l'accouchement ; recueillir des données sur la prévention et sur le traitement du paludisme, en particulier la possession et l'utilisation de moustiquaires, la prévention du paludisme chez les femmes enceintes ; recueillir des données sur les pratiques nutritionnelles des enfants, y compris l'allaitement, et, dans la moitié des ménages de l'enquête, prendre des mesures anthropométriques pour évaluer l'état nutritionnel des femmes et des enfants, et réaliser un test d'anémie auprès des enfants de moins de cinq ans, des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans ; recueillir des données sur la connaissance et les attitudes des femmes et des hommes au sujet des IST et du sida et évaluer les modifications récentes de comportement du point de vue de l'utilisation du condom ; recueillir des données permettant d'estimer, à l'échelle nationale, le niveau de la mortalité adulte ; recueillir des données de qualité sur la violence domestique ; recueillir des données sur les soins et le support apportés aux personnes âgés de moins de 60 ans qui sont décédées au cours des 12 mois précédant l'enquête ; effectuer des prélèvements de sang dans la moitié des ménages de l'enquête pour le dépistage anonyme du VIH auprès des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans afin d'estimer la prévalence du VIH dans la population adulte d'âge reproductif. PRINCIPAUX RESULTATS Les résultats de l'enquête montrent que 44 % des femmes avaient entre 15 et 24 ans et 43 % des hommes avaient entre 15 et 24 ans au moment de l'enquête. En plus, deux femmes sur cinq et environ un homme sur deux étaient célibataires. Cette situation montre que la population rwandaise est très jeune et ceci doit attirer une attention particulière des décideurs dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques nationales de développement. La proportion des femmes n'ayant reçu aucune instruction formelle (23 %) est plus élevée que celle des hommes (17 %). Seulement 10 % des femmes et 12 % des hommes ont atteint un niveau d'instruction secondaire ou plus. On constate aussi que les proportions d'hommes et de femmes qui ne savent pas lire sont respectivement 22 % et 29 %. Aussi, au niveau national plus de deux femmes sur cinq (44 %) et environ un homme sur cinq (19 %) ne sont exposés à aucun média. Seulement 8 % des femmes contre 10 % des hommes ont déclaré lire un journal au moins une fois par semaine. Très peu de ménages rwandais disposent de l'électricité (5 %) ; en milieu rural, moins de 2 % des ménages disposent de l'électricité contre 25 % en milieu urbain. Pour l'approvisionnement en eau de boisson, 39 % des ménages urbains et 71 % des ménages ruraux ne consomment pas de l'eau potable (eau de robinet, forage ou puits protégés). En ce qui concerne les toilettes, deux ménages sur trois (67 %) utilisent les latrines non couvertes. Dans l'ensemble, 5 % des ménages ne possèdent pas de toilettes. FÉCONDITÉ L'analyse des données de l'EDSR-III de 2005 montre que la fécondité des femmes rwandaises reste élevée. L'Indice Synthétique de Fécondité est de 6,1 enfants par femme pour l'ensemble des femmes, de 4,9 enfants par femme en milieu urbain et de 6,3 enfants par femme en milieu rural. Le niveau d'instruction, le milieu de résidence, l'état matrimonial et le niveau de vie sont des facteurs remarquables de différenciation de la fécondité au Rwanda. Les provinces du Nord et de l'Ouest accusent une forte fécondité tandis que celles du sud se caractérisent par une fécondité relativement faible. La fécondité des adolescentes est négligeable, elle ne contribue que pour 3 % à la fécondité totale. La fécondité des femmes âgées de plus de 40 ans représente 12 % de la fécondité totale. Quant à la fécondité passée, les parités moyennes à 40-49 ans se situent à 6,6 enfants par femme pour l'ensemble des femmes, 5,8 enfants par femme en milieu urbain et 6,7 enfants par femme en milieu rural. La fécondité aux âges extrêmes (15-19 ans et 40-49 ans) décroît d'une enquête à l'autre. Ce sont les femmes de 20 à 39 ans qui contribuent le plus à l'augmentation de la fécondité. S'agissant enfin de l'évolution du phénomène, on a observé que la fécondité se stabilise depuis 1992 autour de 6 enfants par femme. PLANIFICATION FAMILIALE Connaissance des méthodes contraceptives. Bien que la quasi-totalité des femmes en union connaissent les méthodes contraceptives (98 % en 2005 contre 97 % en 2000), et en particulier les méthodes modernes (98 % en 2005 contre 97 % en 2000), très peu de femmes les utilisent. Prévalence contraceptive. La prévalence contraceptive des femmes en union est seulement de 17 %, toutes méthodes confondues, et de 10 % pour les méthodes modernes. Parmi les femmes en union, la proportion des utilisatrices a augmenté au cours des cinq dernières années ayant précédé l'enquête, passant de 13 % en 2000 à 17 % en 2005 pour l'ensemble des méthodes et de 4 % en 2000 à 10 % en 2005 pour les seules méthodes modernes. Les méthodes modernes les plus utilisées étaient les injectables (5 %) et la pilule (2 %). Les résultats de l'enquête montrent que la prévalence est plus faible parmi les jeunes femmes de 15-24 ans (7 % au plus) et parmi les plus âgées de 45-49 ans (10 %). Chez les hommes, la connaissance des méthodes contraceptives est également universelle : 98 % des hommes ont déclaré connaître, au moins, une méthode moderne contre 77 % pour les méthodes traditionnelles. NUPTIALITÉ Parmi les femmes de 15-49 ans, 49 % étaient en union au moment de l'enquête, la proportion des femmes célibataires diminuent avec l'âge et il est très rare de trouver des femmes célibataires après 45 ans (2 %). Ainsi le mariage, qui demeure le cadre pratiquement exclusif de la procréation au Rwanda est très répandu. En outre, 12 % des femmes sont en union polygame. Les filles rwandaises se marient très tardivement ; seulement 19 % des femmes qui ont entre 25-49 ans ont contracté leur première union avant d'atteindre l'âge de 18 ans. L'âge médian des femmes à la première union est de 20,7 ans et l'âge aux premiers rapports sexuels est de 20,3 ans. Les hommes contractent leur première union à un âge plus avancé que les femmes ; l'âge médian à la première union étant de 25,0 ans et l'âge aux premiers rapports sexuels est de 20,8 ans. PRÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE ÉCONDITÉ Concernant la préférence en matière de fécondité, 42 % des femmes ont exprimé le souhait de ne plus avoir d'enfants, alors que plus de la moitié (52 %) en souhaiteraient davantage. Parmi ces dernières, 12 % voudraient avoir la prochaine naissance bientôt, 39 % voudraient un enfant plus tard et 2 % souhaiteraient avoir un autre enfant, mais ne précisent pas quand. La proportion d'hommes qui ne veulent plus d'enfants est pratiquement similaire à celle des femmes (44 %). En outre, 40 % des hommes désirent avoir un autre enfant plus tard. Le nombre idéal moyen d'enfants pour l'ensemble des femmes et pour les femmes en union au moment de l'enquête s'établit autour de 4. Ce nombre idéal est inférieur à l'ISF (6,1), ce qui explique le désir de ces femmes d'avoir une descendance moins nombreuse. SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L'ENFANT Consultations prénatales. La grande majorité des mères effectuent des consultations prénatales (94 %). Cependant, seulement 13 % des mères respectent les normes de l'OMS et du pays, soit de faire au moins quatre visites durant la grossesse. La première visite de consultation prénatale a lieu tardivement au Rwanda ; le nombre médian de mois de grossesse à la première visite étant estimé à 6,4. Au cours des visites prénatales, très peu de femmes sont informées des signes de complications de la grossesse (6 %). La mesure du poids et la prise de la tension artérielle sont les mesures les plus fréquemment effectuées pendant les consultations prénatales, respectivement, 94 % et 71 %. Pour plus de la moitié des femmes (56 %), on a également effectué la mesure de la taille alors que les autres examens de routine comme le prélèvement de sang ou de l'urine sont rarement effectués durant les consultations. Une faible proportion de femmes ont pris le fer et les médicaments antipaludéens, soit respectivement, 28 % et 6 %. Accouchement. Un grand nombre de femmes accouchent à domicile au Rwanda (70 %). Six femmes sur dix ne sont pas assistées par du personnel formé et parmi elles, 43 % sont assistées par des accoucheuses traditionnelles non formées. Notons aussi que 17 % des femmes accouchent sans aucune assistance. Vaccination des enfants. L'objectif du PEV au Rwanda qui vise à faire vacciner tous les enfants avant l'âge de 12 mois n'est pas encore atteint. En effet, seulement 75 % des enfants de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins. Parmi ces enfants, 69 % avaient reçu tous les vaccins avant 12 mois. Le taux de déperdition entre la première dose et la troisième dose est élevé pour les vaccins de DTCoq (10 %) et de polio (13 %). Maladies des enfants. L'EDSR-III a révélé que 17 % des enfants de moins de 5 ans ont souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide, que 26 % ont eu de la fièvre et que 14 % ont eu la diarrhée au cours des deux semaines ayant précédé l'enquête. Des traitements ou des conseils ont été recherchés pour 27 % des enfants ayant souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide ou de la fièvre. De même, seulement 14 % des enfants ayant souffert de la diarrhée ont été soignés. Les sachets SRO, utilisés pour réhydrater les enfants souffrant de la diarrhée, sont connus par une grande partie des mères (87 %), surtout celles plus âgées. Pendant les épisodes diarrhéiques, seulement 32 % des enfants ont reçu soit une SRO, soit une solution maison ou encore un apport plus important en liquides. Une proportion non moins important a été soigné traditionnellement ; ce qui est le plus inquiétant c'est que 33 % des enfants n'ont reçu aucun traitement. NUTRITION Pratiques d'allaitement. L'allaitement est universel et assez prolongé au Rwanda : les résultats montrent que la quasi totalité des enfants de moins de six mois sont allaités, et de plus, 97 % des enfants de 10 à 11 mois sont encore au sein. La recom­mandation d'allaitement exclusif pour les enfants de moins de six mois est respectée par près de neuf mères sur dix (88 %). La durée médiane de l'allaitement est de 24,9 mois. En outre, l'introduction d'autres liquides ou suppléments chez les nouveau-nés de moins de deux mois est assez rare (5 %). Toutefois, la recom­mandation relative à l'introduction d'aliments solides de complément à partir de six mois n'est pas suffisamment respectée : seulement 69 % des enfants de 6 à 9 mois reçoivent des suppléments de nourriture. État nutritionnel. Dans l'ensemble, plus de quatre enfants de moins de cinq ans sur dix souffrent d'une malnutrition chronique (45 %) dont près d'un enfant sur cinq (19 %) sous sa forme sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement avec l'âge, étant le plus élevé parmi les enfants de 12 à 23 mois (55 %), et demeurant élevé (51 à 53 %) parmi les enfants plus âgés. Le niveau du retard de croissance est le plus élevé parmi les enfants du Nord (52 %). Par ailleurs, il diminue légèrement avec le niveau d'instruction de la mère : 50 % chez les enfants des mères sans instruction, 44 % chez celles de niveau primaire et 43 % chez celles de niveau secondaire ou plus. Les résultats montrent que 4 % des enfants sont émaciés, et 1 % le sont sévèrement. Autrement dit, ces enfants souffrent de malnutrition aiguë. Le niveau d'émaciation est le plus élevé (9 %) pour les enfants de 12 à 23 mois, correspondant à la période au cours de laquelle on observe une intensification de sevrage et une plus grande exposition de l'enfant aux maladies (par exemple, celles liées à l'introduc­tion de nouveaux aliments non hygiéniques, à l'exploration de l'environnement immédiat en rampant par terre, etc.). Au niveau provincial, paradoxalement, l'émaciation la plus élevée pour les enfants est observée dans la Ville de Kigali (8 %). Aussi, il ressort des résultats que 22 % des enfants au Rwanda présentent une insuffisance pondérale et 4 % sous sa forme sévère. Cet indice reflète les deux précédentes formes de malnutrition, chronique et aiguë. Au niveau national, 56 % des enfants de 6-59 mois sont atteints d'anémie sous une forme quelconque : 20 % sous une forme légère ; 27 % sous une forme modérée et 9 % sous une forme sévère. En général, les enfants des zones urbaines et ceux des zones rurales souffrent également de l'anémie, excepté l'anémie sévère pour laquelle les enfants du milieu urbain montrent un taux plus élevé que ceux du milieu rural (13 % et 8 % respective­ment). De même, les résultats indiquent que ce sont les enfants de la Ville de Kigali qui souffrent le plus de l'anémie, et surtout sous sa forme sévère. Les femmes au Rwanda sont moins touchées par l'anémie que les enfants. Au niveau national, 33 % des femmes souffrent de l'anémie : 19 % sous sa forme légère; 11 % sous sa forme modérée et 3 % sous sa forme sévère. Comme pour les enfants, les femmes des zones urbaines et celles des zones rurales souffrent de l'anémie au même degré. De même, comme pour les enfants de la Ville de Kigali, les femmes de la Ville de Kigali ont un taux d'anémie plus élevé que dans n'importe quelle autre province, surtout pour ce qui concerne l'anémie modérée et sévère. PALUDISME Possession des moustiquaires. Au Rwanda, 18 % des ménages possèdent au moins une moustiquaire. Le milieu urbain, surtout la Ville de Kigali, se démarque des autres provinces avec plus de 40 % des ménages possédant au moins une moustiquaire. De même, 45 % des ménages les plus riches possèdent au moins une moustiquaire contre 6 % des ménages les plus pauvres qui en possèdent au moins une. Cependant, seulement 6 % des ménages possèdent plus d'une moustiquaire. Dans l'ensemble, tous les ménages qui possèdent au moins une moustiquaire les ont imprégné à un moment quelconque. Par contre on remarque un décalage entre la proportion de ménages qui possèdent au moins une moustiquaire et celle de ménages qui ont au moins une moustiquaire imprégnée d'insecticides (MII) au moment de l'enquête (18 % contre 15 %). Le même décalage existe entre la proportion de ménages qui possèdent plus d'une moustiquaire et celle de ménages qui possèdent plus d'une MII au moment de l'enquête (6 % et4 %). Utilisation des moustiquaires. Seulement 16 % d'enfants de moins de cinq ans ont dormi sous une moustiquaire la nuit précédant l'enquête. Par ailleurs, 20 % de femmes enceintes ont dormi sous une moustiquaire au cours de la nuit ayant précédé l'interview. MORTALITÉ DES ENFANTS La mortalité des enfants reste élevée au plan national. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant l'enquête), les résultats montrent que sur 1 000 naissances vivantes, 86 meurent avant d'atteindre leur premier anniversaire (37 ‰ entre 0 et 1 mois exact et 49 ‰ entre 1 et 12 mois exacts), et que sur 1 000 enfants âgés d'un an, 72 n'atteignent pas leur cinquième anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 152 pour 1 000 naissances. Les résultats de l'EDSR-III indiquent une baisse significative des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile par rapport à l'enquête de 2000. En outre, en comparant ces résultats avec ceux de l'enquête de 1992, on remarque que la mortalité infantile et la mortalité infanto-juvénile sont retournés au niveau où ils étaient lors de l'EDSR-I. MORTALITÉ MATERNELLE La mortalité maternelle est très élevée au Rwanda. Pour la période 0-4 ans avant l'enquête, le taux de mortalité maternelle est estimé à 750 décès pour 100 000 naissances vivantes. Ce taux a connu une baisse non négligeable par rapport à celui estimé lors de l'EDSR-II de 2000. Il se situait alors à 1 071 pour la période de 1995-1999. VIOLENCE DOMESTIQUE Près d'un tiers des femmes (31 %) a déclaré avoir subi des violences physiques à un moment quelconque depuis l'âge de 15 ans et, dans 19 % des cas, les femmes ont subi ces actes de violence au cours des douze derniers mois. Le plus fréquemment, l'auteur de ces violences est le mari ou partenaire. Quel que soit le type de violence considéré, physique ou sexuelle, les femmes souffrent souvent de conséquences graves : pendant les 12 derniers mois, dans 22 % des cas, les violences ont eu pour conséquences des hématomes ou des meurtrissures et même, dans 14 % des cas, des blessures ou des os cassés. Dans 7 % de ces cas, les femmes ont dû aller chez un médecin ou dans un établissement sanitaire. CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA La quasi-totalité des enquêtés ont déclaré connaître le VIH/sida, pourtant seulement 54 % des femmes et 58 % des hommes possédaient toutes les connaissances générales concernant le sida au moment de l'enquête. Le niveau de connaissance des moyens de prévention du VIH/sida reste encore insuffisant : 73 % des femmes et 80 % des hommes savent qu'on peut limiter les risques de contracter le sida en utilisant le condom et en limitant les rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté. Seulement 51 % des hommes et 46 % des femmes auraient un comportement de tolérance face à des personnes atteintes du VIH/sida, ce qui montre que le niveau de stigmatisation et de discrimination reste élevé au Rwanda. L'enquête montre aussi que 8 % des femmes et 14 % des hommes ont déclaré avoir eu des rapports sexuels à hauts risques, mais seulement 20 % de ces femmes et 41 % de ces hommes ont utilisé un condom lors des derniers rapports sexuels à hauts risques. Parmi les femmes enceintes, seules 22 % ont affirmé à la fois avoir reçu des conseils sur le VIH/sida au cours de leurs visites prénatales, avoir été testées et avoir reçu les résultats de ce test. Les résultats de l'enquête montrent aussi que parmi les jeunes de 15-24 ans, 51 % des femmes et 54 % des hommes sont considérés comme ayant une connaissance complète du VIH/sida et que 12 % des hommes et 7 % des femmes ont utilisé le condom au cours de leurs premiers rapports sexuels. PRÉVALENCE DU VIH Taux de couverture du test de VIH. Dans l'ensemble, 97 % des enquêtés ciblés ont fournit les gouttes de sang pour le test du VIH. Le taux de couverture en milieu urbain est de 94 % et de 97 % en milieu rural. Prévalence du VIH. Les résultats de l'enquête ont montré que 3 % des adultes âgés de 15 à 49 ans sont infectés par le VIH. Le taux de prévalence chez les femmes est supérieur à celui chez les hommes du même groupe d'âge. Le ratio entre les femmes et les hommes est de 1,6. Pour l'ensemble des femmes et des hommes, la prévalence du VIH en milieu urbain est significativement différente de celle en milieu rural. Selon la région de résidence, la Ville de Kigali occupe la première place avec un taux de prévalence du VIH dans la population âgée de 15 à 49 ans égal à 6,7 %. Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, la Ville de Kigali a une prévalence de 3,4 %. La prévalence du VIH la plus basse s'observe dans la province du Nord avec un taux de 2 %. Selon les tranches d'âges, la prévalence du VIH atteint son maximum chez les hommes âgés de 40-44 ans (7,1 %) et chez les femmes âgées de 35-39 ans (6,9 %). VIH et facteurs associés. La prévalence du VIH est très élevée chez les personnes qui ont déclaré avoir eu une IST au cours des 12 derniers mois (15,7 %). La prévalence est également élevée chez les veuves (15,9 %) et les divorcées/séparées (10,9 %). Les résultats de l'EDSR-III montrent que 56 % des hommes et 64 % des femmes qui étaient séropositifs au moment de l'enquête n'avaient jamais effectués de test du VIH antérieurement. AIDE ET SUPPORT POUR LES PERSONNES VULNÉRABLES Environ un enfant sur cinq de moins de 18 ans est orphelin de père et/ou de mère : 4 % ont perdu leurs deux parents, 13 % sont orphelins de père et 3 % ont perdu leur mère. En outre, 11 % des enfants sont considérés comme vulnérables. Globalement, 29 % des enfants de moins de 18 ans peuvent être considérés comme des enfants orphelins et vulnérables. C'est dans la Ville de Kigali que cette proportion est la plus élevée (35 %) et c'est dans le Nord qu'elle est la plus faible (25 %). Les résultats de l'enquête ont montré que l'état de survie des parents influence le niveau de fréquentation scolaire des enfants de 10-14 ans. En effet, quand les deux parents sont en vie et que les enfants vivent avec au moins un des deux parents, 91 % vont à l'école. Par contre, quand les deux parents sont décédés, cette proportion n'est plus que de 75 %. Au Rwanda, les orphelins et enfants vulnérables (OEV) ne souffrent pas plus fréquem­ment de malnutrition que les autres enfants, quelque soit l'âge et le sexe de l'enfant. Le ratio inférieur à 1 (0,92) traduit le fait que les non OEV sont proportionnellement légèrement plus atteints par la malnutrition que les OEV. D'autre part, il semble que les rapports sexuels précoces soient légèrement plus fréquents parmi les OEV (6 % des filles et 15 % des garçons) que parmi les autres enfants (5 % des filles et 14 % des garçons). Très peu de ménages rwandais ont reçu une aide pour s'occuper des personnes malades. Globalement, pour 12 % des personnes malades, les ménages ont reçu un support, que ce soit sur le plan médical, social ou matériel ou encore émotionnel. Dans moins d'un pour cent des cas, ils ont reçu toutes les formes d'aide. Dans 87 % des cas, les ménages rwandais n'ont reçu aucune aide extérieure gratuite pour s'occuper des OEV. Quand un appui a été fourni, il s'est agi, dans 9 % des cas, d'une assistance pour l'école. Les autres types de support n'ont atteint qu'une faible proportion d'OEV.

Data and Resources

Additional Info

Field Value
Author Department of Statistics Ministry of Economics (MINECOFIN)
Last Updated May 21, 2020, 12:15 (UTC)
Created March 16, 2020, 15:56 (UTC)
Release Year 2012-08-09 13:33:49