Senegal - Enquête Démographique et de Santé 2005
L'Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-IV) est la quatrième enquête du genre réalisée dans le pays. L'EDS-IV est une enquête par sondage, représentative au niveau national, commanditée par le Gouvernement Sénégalais et conduite par le Centre de Recherche pour le Développement Humain (CRDH) avec l'assistance technique de ORC Macro, institution de coopération américaine en charge du programme international des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS). Le projet EDS-IV a été financé par le Gouvernement du Sénégal à travers un prêt de la Banque Mondiale ; il a bénéficié aussi de l'appui financier de l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), du Fonds des Nations Unies Pour l'Enfance (UNICEF) et du Fonds des Nations Unies Pour la Population (UNFPA). L'EDS-IV fournit des informations sur les niveaux de fécondité, l'activité sexuelle, les préférences en matière de fécondité, la connaissance et l'utilisation des méthodes de planification familiale, les pratiques d'allaitement, l'état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq ans, la mortalité infantile, la mortalité maternelle, la santé de la mère et de l'enfant et sur la connaissance, les attitudes et les comportements vis-à-vis du sida et autres infections sexuellement transmissibles. De nouveaux volets inclus lors de la collecte portent sur la pratique de l'excision, l'utilisation des moustiquaires et les tests du VIH et de l'anémie. Les informations collectées au cours de l'EDS-IV permettent la mise à jour des indicateurs de base sur la situation démographique et sanitaire estimés lors des précédentes enquêtes de 1992, 1997 et 2000. Au cours de l'enquête réalisée sur le terrain de février à mai 2005, 7412 ménages ont été enquêtés avec succès (soit un taux de réponse de 98,5 %) ; dans ces ménages, 14602 femmes âgées de 15-49 ans et 3761 hommes de 15-59 ans ont été interviewés avec succès et parmi ces enquêtés 4278 femmes de 15-49 ans et 3226 hommes de 15-59 ans ont été effectivement testés pour le VIH (échantillon pondéré). Les informations recueillies dans l'enquête sont représentatives au niveau national, au niveau du milieu de résidence (urbain et rural) et au niveau des onze régions administratives. L'EDS-IV a été effectuée auprès d'un échantillon de femmes en âge de procréation de 15 à 49 ans et d'hommes de 15 à 59 ans. Elle a pour objectifs de : recueillir des données au niveau régional qui permettront de calculer les taux démographiques, et en particulier les taux de fécondité, de mortalité générale et infantile ; analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent les niveaux et les tendances de la fécondité ; mesurer les taux de connaissance et de pratique en matière de contraception par méthode selon la région ; évaluer les besoins non satisfaits en matière de contraception ; recueillir des informations sur la connaissance et les comportements en matière d'IST/VIH/sida ; recueillir des informations sur la pratique de l'excision ; recueillir des informations sur la santé familiale : vaccinations, prévalence et traitement de la diarrhée et d'autres maladies d'enfants de moins de cinq ans, consultations prénatales, assistance pendant l'accouchement, allaitement maternel et consultations post-natales, prévention du paludisme ; collecter des informations sur la mortalité maternelle au niveau national ; recueillir des informations sur la disponibilité et l'accessibilité des services communautaires ; collecter des informations sur la nutrition (anthropométrie, alimentation), et l'anémie (test du sang) ; recueillir des informations sur la prévalence du VIH dans la population générale à partir des prélèvements de sang séché. PRINCIPAUX RESULTATS Niveau et tendance de la fécondité. Les données de l'EDS-IV montrent que la fécondité des femmes en 2005 demeure encore élevée au Sénégal. Avec les niveaux actuels, chaque femme donnerait naissance en moyenne à 5,3 enfants à la fin de sa vie féconde. Cette fécondité est également précoce puisque 19 % des filles de moins de 20 ans ont déjà eu au moins une naissance vivante ou étaient enceintes au moment de l'enquête. Cependant, la fécondité continue de baisser: l'indice synthétique de fécondité est passé de 6,6 enfants par femme en 1986, à 6,0 en 1992, 5,7 en 1997 et 5,3 en 2005. Au Sénégal, moins de 3,0 % seulement des femmes actuellement en union et âgées de 40 à 49 ans n'ont jamais eu d'enfant et pourraient être considérées comme stériles. Nuptialité : Parmi les femmes de 15-49 ans, 68 % étaient en union au moment de l'enquête. La proportion de femmes qui restent encore célibataires à 35-39 ans est de 4 % seulement ; à plus de 40 ans, elle est inférieure à 1 %. Ainsi, le mariage qui demeure le cadre privilégié de l'activité sexuelle (94 % des célibataires n'ont jamais eu de rapports sexuels) et de la procréation est pratiquement universel au Sénégal. En outre, la pratique de la polygamie est assez répandue ; quatre femmes sur dix (40 %) sont en union polygame. Planification Familiale : Connaissance des méthodes contraceptives. Bien que la connaissance des méthodes contraceptives soit généralisée (plus de 90 % connaissent au moins une méthode moderne), peu de femmes les utilisent (10 % des femmes en union utilisent actuellement une méthode moderne). Santé de la Mère : Soins prénatals. En ce qui concerne les soins prénatals et les conditions d'accouchement, on constate que pour la grande majorité (83 %) des naissances survenues dans les 5 années précédant l'enquête, les mères ont effectué au moins une visite prénatale auprès de personnel qualifié et 40 % en ont fait quatre ou plus. Plus d'une mère sur cinq (22 %) a été protégée contre le tétanos néonatal par une dose de vaccin antitétanique (VAT) et deux mères sur trois en ont reçu deux ou plus. Plus de six naissances sur dix (62 %) se sont déroulées dans un établissement sanitaire 52 % d'entre elles ont bénéficié de l'assistance de personnel de santé au moment de l'accouchement. Les femmes urbaines ont été relativement plus nombreuses à avoir reçu quatre consultations prénatales ou plus (51 % contre 33 % en milieu rural). Par ailleurs, les femmes rurales (52 %), celles sans niveau d'instruction (46 %), celles résidant dans les régions de Kolda et de Tambacounda (65 %), celles appartenant aux ménages les plus pauvres (70 %) et celles n'ayant reçu aucun soin prénatal (86 %) ont, beaucoup plus fréquemment que les autres, accouché à domicile. Santé de l'enfant : Allaitement des enfants. Plus de neuf enfants SANTÉ DE L'ENFANT sur dix (96 %) nés durant les cinq années ayant précédé l'enquête ont été allaités. Bien que la Vaccination des enfants. Pour la majorité des enfants (80 %) soient allaités dans les 24 couverture vaccinale des enfants, on relève que heures qui ont suivi leur naissance, 48 % ont reçu des aliments avant le début de l'allaitement. L'assistance à l'accouchement et partant, le lieu où celui-ci s'est déroulé, influe légèrement sur le début de l'allaitement. En effet, quand la mère a accouché dans une formation sanitaire, 83 % ont été allaités dans les 24 heures qui ont suivi leur naissance, contre 76 % de ceux dont la mère a accouché à domicile. Mortalité infantiles : Niveau de mortalité. La mortalité infantojuvénile reste élevée au plan national. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant l'enquête), les résultats montrent que sur 1 000 naissances vivantes, 61 meurent avant d'atteindre leur premier anniversaire (35 ‰ entre 0 et 1 mois exact et 26 ‰ entre 1 et 12 mois exacts) ; sur 1 000 enfants âgés d'un an, 64 n'atteignent pas leur cinquième anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 121 pour 1000 naissances, soit environ un enfant sur huit. La mortalité maternelle est l'indicateur de santé montrant la plus grande disparité entre les pays en développement et les pays développés. En Afrique subsaharienne, une femme a une chance sur 12 de mourir au cours d'une grossesse ou d'un accouchement contre une chance sur 4 000 dans les pays riches. Prévalence. La pratique de l'excision est assez répandue au Sénégal puisque qu'elle concerne 28 % des femmes de 15-49 ans. La pratique de l'excision est essentiellement déterminée par l'appartenance ethnique. Dans deux des principaux groupes ethniques, à savoir les Wolof et les Serer, le pourcentage de femmes excisées n'atteint pas 2 %. Chez les Soninké, les Mandingue, les Poular et les Diola, il varie de 60 à 78 %. Prévalence du VIH : Taux de couverture. Les résultats de l'EDSIV indiquent que plus de huit personnes sur dix ont consenti à donner quelques gouttes de leur sang pour être testées sur le VIH. Le taux de couverture est plus élevé chez les femmes (85 %) que chez les hommes (76 %). Les taux d'acceptation chez les femmes et les hommes du milieu rural sont nettement plus élevés que chez ceux du milieu urbain. Dans l'ensemble, 83 % des personnes dans les zones rurales ont accepté, contre 78 % chez celles des villes. Enfin, les meilleurs taux de couverture ont été observés dans les régions Diourbel et Kolda (89 %) et les plus bas concernent Matam (71 %), Dakar (73 %) et Saint-Louis (74 %).
Data and Resources
Additional Info
Field | Value |
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Author | Centre de Recherche pour le Développement Humain (CRDH) Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale |
Last Updated | May 21, 2020, 12:16 (UTC) |
Created | March 16, 2020, 15:50 (UTC) |
Release Year | 2012-08-08 14:36:46 |